jeudi, février 28, 2008

Vendredis du Vin 11

Après avoir raté les deux dernières éditions de Vendredis du Vin, je reprends le travail. Aujourd'hui, les vins ibériques sont sur le programme, et je remercie le président du mois, François Bruschet, d'avoir choisi ce thème car je voudrais élargir mes horizons oenologiques.

Il nous faut une invitée spéciale pour donner le ton. Je vous présente la seule et unique: Blabla de Nana.



2003 Valduero Crianza - Ribera del Duero ($21,95)

Ribera del Duero est située à 100 kilomètres au nord de Madrid où l'hiver est presque aussi dur qu'au Canada et l'été est aride comme dans le Mojave. Il y a une longue tradition de viticulture à Ribera datant du 13ème siècle. Le tempranillo est le cépage le plus important dans cette région mais on trouve aussi le cabernet sauvignon, le merlot, le malbec, le gamacha tinta et l'albillo.

Connaissant absolument rien sur le vin espagnol, je suis allée à pas de loup chez mon caviste, ne voulant aucun conseil, esperant de tomber par hasard sur une bouteille intéressante. J'ai découvert qu'il n'avait pas du tout prévu cette édition de VdV car sa selection des vins espagnols était, disons, modeste.

Puisque j'avais acheté du Gevrey-Chambertin la semaine dernière, le prix du 2003 Valduero Crianza m'a énormément attiré.

Ce vin est issu à 100% du cépage tempranillo. Sa robe rouge-violet est intense et en la voyant, j'attendais un vin fort comme un taureau. Le nez est un mélange agréable de vanille, de cassis et d'épices. L'attaque n'est pas surprenant, le vin est consistant et très tannique. Je l'ai laissé un peu et avec plus d'aération, il était mieux, et j'ai l'impression que ce vin s'améliore avec l'âge.

samedi, février 09, 2008

Girl Wonder

Après seulement deux verres de champagne, elle devient très agile ! Et vous ? Comment les bulles vous aident ?

Il était une fois, elles m'ont aidée.

Un dimanche après-midi en mai 2004, j'étais dans une brasserie à Paris en compagnie de deux copains français qui aimaient prolonger le brunch jusqu'au soir en buvant et en fumant des cigarettes comme ils ne seront plus là le lendemain. Malgré cette toxicomanie dominicale, ils étaient suffisament lucides de mener une conversation avec moi et avec d'autres clients habituels à quelques mètres de notre table.

Un couple américain s'est installé à côté de nous, lui - avocat, elle - ancienne belle-du-sud, un duo soixantenaire qui s'attachaient vite à mes amis autour des verres d'un spiritueux blanc. Il faut préciser que je ne buvais pas à ce moment là.

C'était la folie. On a bien rigolé ensemble. Cette journée reste un bon souvenir de Paris. On a beaucoup parlé de la ville et j'ai rempli un sondage que Delanoë avait envoyé aux domiciles parisiens. En tant qu'urbaniste, je me sentais plus compétente pour répondre aux questions de l'avenir de la ville que mon copain banquier.

L'américaine m'a demandé s'il y avait quelque chose que je n'avais pas encore fait à Paris et que j'aimerais faire.

- Conduire une voiture. Je n'ai jamais conduit ici.

- Parfait ! mon copain a crié jusqu'au continent bordier, car on va voir des amis dans le 16ème et j'ai trop bu pour conduire !

L'idée de conduire m'a tentée d'un côté mais j'avais un peu peur. Ce n'est pas logique puisque je conduisais depuis 20 ans mais on entend parler des chauffards parisiens, le manque de respect pour les voies, et cetera.

Il m'a fallu une forte dose de courage car je n'ai qu'un image dans la tête - la Place de l'Étoile - la capitale de la mort.

J'ai commandé une coupe de champagne que j'ai rapidement bu.

- Ok. Roulons coule.

Mon navigateur arrosé m'a donné les clés. Juste pour me déranger encore plus, il a mis la musique à tue tête et il a chanté. Bach. La passion selon Saint Mathieu. Je vous jure. En allemand. Sauf il ne parle pas allemand et c'est assez agaçant quand je conduis pour la première fois et la Place de la Concorde s'approche.

Je n'avais pas pensé à cette place qui est décidemment bien conçu pour la circulation dangereuse. Ayant une voiture grosse on a avancé sans problème.

Étant donné l'état de mon co-pilote, j'étais moins sûre de trouver le bon rayon à la Place de l'Étoile mais il l'a trouvé et le champagne a commencé d'avoir un bon effet.

- Ouiais ! Tu l'as fait ! Qu'est-ce que tu conduis bien !! a-t-il interrompu son choeur.

Une coupe de champagne devrait accompagner tous les rites de passage.

(photo: [OM] flickr)