dimanche, novembre 29, 2009

Du chardonnay méxicain ?

Le vignoble californien s'étend vers le sud au pays plutôt connu pour sa tequila et c'est une bonne chose pour les touristes qui ne supportent pas les spiritueux provenants de l'agave.

Pendant un court séjour le week-end dernier à Los Cabos, au bout de la péninsule de Baja (Basse Californie Sud), j'ai eu l'occasion d'essayer un vin blanc méxicain. Mes papilles étaient aussi en vacances!

C'est un endroit très agréable en novembre où il ne pleut presque jamais, le ciel semble si immense, et tu restes immobile au bord de la mer de Cortès en contemplant combien de kilomètres sont entre ta chaise et l'horizon. Parfois la vue est interrompue par un voilier mais à part de cela, tu ne vois que le bleu.

Dans cette douce rêverie, ils te proposent de boire des margaritas faites avec l'alcool le plus violent du monde ? C'est offensif.

Il faisait chaud et je voulais un bon vin blanc frais donc sur un coup de tête j'ai commandé un verre de chardonnay méxicain. Plus précisement, un vin de la vallée de Guadelupe, où la plupart des vignobles existent, qui se trouve à 100 km au sud de la frontière américaine.

Le goût était surprenant, très différent que j'attendais. Pas de chêne, pas trop fruité, pas sucré et assez sec - peut-être les vignerons méxicains font des choses différement que les californiens du nord. Cela dit, il est loin d'être un chardonnay français qui demeura pour toujours la référence, mais il exprime son terroir et le saveur est unique.

Et ils ont cette mer...les chanceux.

lundi, novembre 16, 2009

L'identité nationale française

Sarkozy a dit que l'identité nationale est un débat noble et il a raison mais est-ce que la France et ses traditions sont-elles vraiment en danger de se perdre ? Pas à Beaune où la célèbre et 149ème vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune a eu lieu hier. Depuis 1859, les vignerons de Côte de Beaune vendent des 1er et des grands crus au profit de la charité - cette vente a apporté 5 million d'euros hier. J'espère que les enfants français apprennent que le don de vin, ce formidable produit qui fait partie du patrimoine français, pourrait être un cadeau de vie.

En l'honneur des Bourguignons, j'ai ouvert un 2004 Domaine Michèle et Patrice Rion Nuits-Saint-Georges 1er Cru Clos des Argillières. Je conviens qu'il n'est pas un Côte de Beaune mais le caviste m'interdit d'ouvrir presque tous mes vins de cette région-là qui ne sont pas prêts à boire. Il hésitait aussi sur cette bouteille.

Et lui dis : Tu viendras jusque là, et tu ne passeras point plus avant, et ici s'arrêtera l'élévation de tes ondes.

C'est dangereux de faire une interprétation litérale d'un texte réligieux (écoutez bien ceux qui ne respectent pas les valeurs françaises), donc, je l'ai ouvert. Il était très aromatique au nez, fruité - plutôt cerises noires avec une nuance de caramel, mais en bouche plutôt grenade et soyeux.

Pourquoi je lui demande son avis ?

samedi, novembre 07, 2009

De retour!

C'est la fin d'une époque pour moi. J'ai quitté définitivement la Californie en mai 2009 pour me repatrier au Canada. Enfin, presque, car beaucoup de mes vins collectionnés pendant mon long séjour y restent toujours (fermer à clé dans un cellier, n'ayez pas peur!). Importer une quantité de vin est assez compliqué pour ceux qui ne sont pas distribiteurs et il s'agit des tactiques particulièrement délicates avec, d'abord, le gouvernement et ensuite les douaniers. Il vaut mieux de donner peu de détails sur la provenance et la valeur de vos vins. Après 11 ans à l'étranger, on a des souvenirs imprécis de nos achats, on reçoit de vins comme cadeau et ignore le prix, on ne fait pas nos valises nous-mêmes, et cetera.

Faites les discussions avec le gentil fonctionnaire par téléphone et décidez ensemble sur un impôt juste. Il vous envoie les papiers pour le douanier qui se méfie de vous et ne croit pas le petit chiffre qui se figure sur les papiers. Quand il vous demande s'il s'agit des vins faits à la maison, ne pensez pas aux bouteilles de Domaine de Chevalier (merci Anne et Olivier!) si prudemment emballés, car le douanier vous regarde et s'il aperçoit le moindre sourire de votre visage, c'est peut-être la fin...ou pas.

Vous répondez honnêtement que vous n'êtes pas vigneron.

Quand sa collègue plus expérimenté arrive après qu'il lui pose des questions, demeurez calme. Même s'il peut ouvrir vos cartons, s'il en a envie, il ne peut rien faire à part d'accepter votre paiement. Car il n'a aucune juridiction sur l'importation des spiritueux pourvu que vous ayiez les papiers du département gouvernemental qui est la seule organisation autorisé d'importer et de distribuer les vins en Colombie-Brittanique. Elle est mieux placé qu'un douanier pour déterminer les impots sur le vin parce que c'est son métier.

Point faible ? Je dirais oui mais je sais bien qu'il y aura pleines d'occasions de payer des impots excessifs sur le vin au Canada.

Et vous, tout va bien ?