samedi, décembre 13, 2008

Arrêtons de parler de 1976 !

Après dix ans en californie où je n'ai jamais aimé son vin, c'était à contrecoeur que j'ai accepté d'aller passer un week-end à Napa. Pleine d'apprehension et craignant de perdre deux précieux jours libres buvant du vin médiocre, j'ai imposé des conditions - pas de dégustation le premier jour (les spas existent aussi !) et le droit de véto en ce qui concerne les vignobles. Pas très démocratique mais la démocratie est surfaite quand vos amis boivent n'importe quoi. (En fait, on était là pour fêter mon anniversaire donc le groupe avait déjà abdiquer en ma faveur... Je suis plus bienveillante que vous imaginez).

Ce qui est le plus remarquable à Napa, c'est combin ils tiennent à l'histoire du Jugement de Paris. Aux États-Unis, la moindre victoire suffit de leur convaincre qu'ils sont numéro 1...pour toujours. Il faut dire que les gens sont modestes à Château Montelena. C'était chez un autre vigneron, où les jeunes plus vantards travaillent qui ont essayé de me parler de la superiorité du vin californien, lorsque j'ai décidé de jouer un peu avec eux.

- Le jugement de Paris a eu lieu en 1976, n'est-ce pas ? je leur ai demandé.
- Oui.
- On est 2008, n'est-ce pas ? il fallait établir leur niveau de connaissance des dates.
- Oui.
- Alors, qu'est-ce que vous avez fait depuis 1976 pour nous impressioner ?

Silence.

- On va goûter le 1973 ? j'ai souri afin de les rassurer, Sinon, je ne vois pas pourquoi on continue de parler d'un époque où vous n'étiez même pas nés.

Ils ont éclaté de rire et m'ont offert le 2006 qui n'était pas mal du tout.

samedi, octobre 25, 2008

Un verre hors d'atteinte

Il y a trois semaines, je me suis trouvée à Dubai, dans le bar d'un hôtel en compagnie de deux collègues masculins à 01h00. Après 26 heures de voyage comprenant une escale à Londres, 14 heures de travail qui a commencé trois heures après mon arrivée aux Emirats, et si fatiguée que je n'étais plus fatiguée, je voulais bien un verre.

Mes collègues, arrivant au bar avant moi, buvaient déjà de la bière. Assise sur un canapé en velours, reconnaissante de la climatisation et l'ambiance sereine, je me sentais complètement dans mon élément. La serveuse est arrivée avec un menu et j'ai rapidement remarqué qu'il n'y pas une seule boisson alcoolisée sur la liste.

- Quel pays exotique ! le sarcasme sort un peu trop vite.
- Il faut juste demander un verrre, m'ont dit mes collègues. Ils servent de l'alcool mais il n'est pas sur le menu.

- Un kir royale, s'il vous plait.

La serveuse me regardait d'un air perplexe donc je lui ai expliqué comment transformer du champagne en kir royale. Elle écoutait et puis la gravité de ma demande a pénétré son cerveau, la lobe où se réside Allah.

- L'alcool ? a-t-elle répondu dans une voix douce et un peu anxieuse, ses yeux cherchaient une autre réponse. Je me demandais si son père était au courant de son choix de métier.

- Si vous en avez, oui.

Elle est partie et je l'ai vue parlant au barman, une jeune femme elle-même, et après une discussion qui a duré dix minutes, elle est revenue avec deux bières pour mes collègues et rien pour moi.

Est-ce que je me suis trompée de l'avion à Heathrow ? Je craignais un instant d'être à Riyadh. Non, j'aurais été déjà en prison.

Mon collègue arabe a compris que le délire allait bientôt m'arriver si j'étais privé de ce verre donc il a intervenu.

- EMIRA ! a-t-il hurlé à la serveuse.

Cette fois c'était moi qui a été choquée, ne sachant pas que Emira était bien son prénom, pensant qu'il l'avait appelé n'importe quel prénom féminin pour qu'elle réponde, et que son ton était trop dur. Mais en voyant mon regard horrifiée elle a attrapé le fou rire et lui aussi. Et moi après eux.

Il lui a parlé en arabe, elle est partie et est revenue quelques minutes plus tard avec mon kir royale parfaitement fait, en me jettant le mauvais oeil. Je vais brûler en enfer mais ce kir royale était le meilleur que j'ai jamais bu. Elles aurait dû ouvrir une bonne bouteille de la cave.

Le prix de ce petit plaisir - $40. Mais quand on sert le Diable, on ne compte pas.

samedi, septembre 27, 2008

Vendredis du Vin 18

On est samedi, même en californie, mais j'étais trop occupée hier avec le travail et les activités politiques (entre amis regardant le débat entre Obama et McCain, en buvant du vin mais il n'était pas le vin que j'étais censée être boire hier pour le 18ème édition de Vendredis du Vin !) Mes amis ont décidé de servir du chablis. Ne savent-ils pas que le chablis n'est pas exactement le vin idéal pour parler des affaires étrangères ? Depuis résout-on un désaccord international autour un vin de chablis ? J'adore le chablis mais il nous faut du pinot noir lorsque quand il s'agit de grandes questions géopolitques.

En plus, le président du mois du VdV - du blog À chacun sa bouteille, nous avait demandé de faire une dégustation sur le pinot noir. Ouvrir une bouteille de Pernand Vergelesses après avoir passé un été plutôt vin blanc me fait un plaisir immense - surtout celui-ci.

Domaine Rapet Père & Fils Pernand Premier Cru Ile des Vergelesses (2005)

Je ne peux décrire le nez que comme une longue promenade dans la forêt. Il est décidemment agréable d'inspirer cet arôme. En bouche ce vin est austère (prendre l'austerité dans le sens luxe) avec un sauveur subtil de framboise. Il est plutôt un vin de terroir et bien équilibré. Bref, divin.

Je le partagerai avec Obama :D




samedi, septembre 13, 2008

Il y a bien de l'eau sur Mars

Après une longue absense, pendant laquelle j'étais souvent en déplacement professionnelle à l'étranger, c'est bien d'avoir un peu de temps à consacrer à ce blog négligé. Y a-t-il des lecteurs qui restent ? :)

Quant à la planète Mars, n'est-elle pas belle ? En fait, c'est mon pays dans cette photo - quelque part au Canada. Il n'y rien plus agréable que nager dans ce lac impeccable, explorer ces îles, se reposer au soleil et profiter de la douce tranquilité d'un après-midi en bâteau .

Non, je ne dévoilerai jamais où se trouve cet bel endroit peu fréquenté. (Mais si quelqu'un parmi vous est prêt à négocier, avec une caisse de Château Margaux, par exemple, on peut en discuter).

Il y a bien du vin au Canada et j'ai eu l'occasion d'enfin goûter un vin d'un vignoble à Niagara dont beaucoup d'amateurs canadiens parlaient depuis l'année dernière - Le Clos Jordanne. Le 2005 "Claystone Terrace" Niagara Peninsula VQA, un chardonnay, pour être plus précise.

La robe est jaune à reflets d'orés. L'intensité de la couleur est surprenante - je n'attendais pas cette maturité d'un vin produit dans un pays où il fait froid 9 mois sur 12. Le nez est aussi intense, herbacé et citronné. L'attaque est puissante et minérale. Le goût est particulier, le citron est bien présent, et le noix et une belle acidité. Un vin intéressant que j'ai trouvé un peu fort mais il est encore jeune. En tout cas, il a beaucoup plus de personalité que les chardonnays californiens insipides.

Et vous ? Avez-vous découvert du nouveau vin cet été ?

dimanche, juillet 20, 2008

Fêter le 14 juillet aux États-Unis

Chez mon caviste, la fête nationale française est traditionnellement plus importante que celle des États-Unis. Probablement parce qu'il serait un sacrilège impardonable de fêter l'indépendence américaine en organisant une dégustation de vin français - même si les française ont joué un tres grand rôle dans cette histoire de libération.

Son enthousiasme pour le 14 juillet était particulièrement prononcé cette année car il a décidé de n'ouvrir que des magnums. Un vin en magnum, je n'ai jamais goûté et je voulais savoir s'il pouvait donner les mêmes sensations que les vins en bouteilles de 750 ml. Pourquoi avoir l'impression qu'un vin dans une grosse bouteille seraient si différente ? Ou mauvais ? Ce n'est pas une pensée logique surtout pour quelqu'un qui n'en a jamais essayé.

Il a fallu demander au caviste qui m'a dit que les vins en magnum vieillissent plus lentement, donc souvent mieux que ceux en format 750 ml.

Si c'est le cas, pourquoi pas n'utiliser que les magnums ? (Je n'étais pas prête à accepter son explication).

Pour faire un vrai comparison il vaudrait mieux de goûter le même vin en ces deux formats. Ce n'était pas l'objectif de la dégustation donc si quelqu'un a un avis sur le sujet, j'aimerais l'entendre.

La liste du 14 juillet 2008:

1. Gaston Chiquet 1998 Blanc de Blancs Brut
2. 2000 Domaine Bitouzet-Prieur Les Perrières Meursault 1er Cru
3. 2005 Domaine Arlaud Milandes Morey-St. Denis 1er Cru
4. 1999 Domaine Marius Delarche Le Corton Grand Cru
5. 2002 Domaine Gros Frère et Soeur Grands-Echezeaux
6. 2004 Domaine de la Mordorée La Reine des Bois (rouge) Lirac
7. 2004 Domaine de Monpertuis Cuvée Tradition (rouge) Châteauneuf-du-Pape
8. 1999 Domaine Levet La Chavaroche Côte Rôtie
9. 2003 Château Duhart-Milon 4eme Grand Cru Classé Pauillac
10. 2005 Château Léoville Poyferré 2eme Grand Cru Classé Saint Julien
11. 1998 Château Haut Brion 1er Grand Cru Classé Pessac-Leognan
12. 1988 Château Raymond-Lafon (Sauternes)

Pas mal comme initiation aux magnums. Le seule problème (et c'est bien d'avoir ce genre de problème), c'est qu'on a du mal à finir douze magnums si on n'est pas très nombreux à la dégustation. Il n'y avait qu'une solution...continuer la soirée au resto :)

dimanche, mai 25, 2008

Boire du vin ou manger des cerises ?

Le week-end dernier, en retard pour un barbecue et n'ayant pas le temps d'aller chez le caviste acheter du vin, j'ai fait un petit stop au marché qui était sur le route. Il faisait chaud donc les rosés me tentaient le plus et j'ai trouvé trois bouteilles (une de chinon, une de bordeaux et une de provence).

Puisque des amis étaient venus de France pour quelques jours et qu'ils allaient manger avec nous, je voulais leur faire goûter un produit local en saison. Un éclat de couleurs rouge et jaune m'a attiré en entrant le marché. Les cerises Rainier provenant de l'état de Washington. À chair blanche, ces cerises sont sucrées et délicates et elles coûtent plus chères que les autres variétés. Mais quand on aime, on ne compte pas, n'est-ce pas ?

Sauf en 2008.

J'ai pris un petit sac de ces cérises précieuses et mes trois bouteilles et attendais devant le cassieur qui m'a dit, "Vous savez que ces cerises sont chères ?"

Bizarre comme salutation mais je n'ai pas fait attention au prix donc j'imaginais qu'elles coûteraient $8 ou $9 pour 750 g. C'est un prix normal pour ces cerises. Oui, c'est cher.

- Ça fait $60, a-t-il prononcé.
- Comment ?
- Soix-ante dollars.

J'ai fait un petit calcul rapide dans ma tête et j'étais loin de soixante.

Et les cerises, je lui ai demandé, combien sont-elles ?


- $25
- Quoi ?!

Le manager est arrivé tout à coup comme il attendait cette situation. Je lui ai demandé s'il y a une erreur car même si le marché se trouve dans un quartier riche, cela ne veut pas dire que M. le manager a le droit d'exploiter ses clients sans limites.

Une femme qui attendait derrière moi a tout entendu et elle a donné ses cerises à sa fille lui disant de les remettre. J'ai donné les miennes au manager.

-Vous pouvez manger vos cerises, Monsieur. Je me contenterai du vin.

samedi, avril 26, 2008

Vendredis du Vin 13

Encore en retard pour cette édition de Vendredis du Vin ! J'espère que Baraou, le président du mois, me pardonnera.

Le thème du mois, Treize à table ! J'y ai beau réfléchi avant de trouver un vin approprié. N'ayant aucune bouteille du millésime 1913, il me fallait un vin en quelque sorte lié au numéro 13.

Le 13 mai 2004, j'avais goûté mon premier vin de Bourgueil chez les parents d'un ami français. Ils habitent en pleine campagne près de Tours dans une belle longère du 18ème siècle. Ils y avaient créé un vrai paradis dans le jardin où les arbes majesteux résonnaient des bruissements des feuilles agitées par le vent et des chants des oiseaux. Sous le charme de ce propriété de laquelle je garde de bons souvenirs, il est difficile d'oublier mon premier bourgueil.

Alors, j'en ai trouvé une bouteille ici et son étiquette m'a rappelé de cette visite particulière à la région Touraine.

Domaine de la Chanteleuserie 2005 Bourgueil (Vielles Vignes) ($16)
Pour le deuxième rapport avec le numéro 13, ce vin a 13% alc/vol.

Une robe pourpre et opaque caractéristique d'un vin de 100% cabernet franc. Son parfum est un mélange de plomb, de daim et de violets. L'attaque est agréable et non pas agressive avec une légère acidité et des tannins nuancés. Impressionant pour un vin si abordable.

mercredi, avril 16, 2008

Mick, Keith et le vin de glace

Les Rolling Stones sont fort en marketing. Ils savent bien qu'il est impossible de gagner la vie en vendant les disques comme auparavant. Prendre l'avion privé pour aller en vacances sur une île privée des Caraïbes coûte cher.

Donc, il leur faut d'autres activités professionnelles, comme le vin de glace, par exemple. Oui, c'est à la viticulture canadienne qu'ils donnent leur sceau particulier. Qui peut résister à l'hiver interminable? Pas Mick et Keith. Pas Satan non plus. Leur vin qui est issu de pinot noir provenant de la Colombie-Britannique s'appelle Sympathy for the Devil. Il se vendra pour $125 la bouteille.

I'm not waiting on a lady.
I'm just waiting on a vin.






Merci à ma soeur pour l'info. Les Stones et le vin font partie de notre histoire.

vendredi, mars 28, 2008

Vendredis du Vin 12

Je suis un peu en retard avec ma note sur Vendredis du Vin édition numéro 12. Better late than never!

C'est Geneviève la 12eme présidente de VdV et du blog gare aux goûts qui a décidé que le grenache serait le cépage du mois. Ça marche bien avec mon programme de printemps - le vin et le hockey....car on peut toujours faire le VdV à l'arène pendant un match de hockey. Oui, Madame la présidente, ces deux activités sont tout à fait compatibles.

Domaine Bosquet des Papes 2004 - À la Gloire de Mon Grand-Père (Châteauneuf-du-Pape). En voyant cette étiquette, on pense forcément à nos grands-pères. Mon grand-père paternel ne buvait jamais de vin et est décédé à 93 ans. Un homme pour qui j'ai eu une affection toute particulière et qui me manque terriblement. Je n'ai jamais connu mon grand-père maternel à cause de sa disparition précoce bien avant le mariage de mes parents. Si je pouvais rencontrer une personne de mon choix vivante ou morte, ce serait lui.

Ce vin est issu de 100% grenache (selon mon caviste et si quelqu'un peut confirmer ce détail, je serais reconnaissante). Une robe brillante qui ressemble plutôt à celle d'un pinot noir. Le nez est épicé avec un mélange de cerise et de baie. Les tannins sont bien présents mais pas lourds et je l'ai trouvé plein de caractère. Une excellente expression du cépage grenache. Bref, un vin mémorable.

samedi, mars 15, 2008

Le vin et le hockey (3)

(J'ai assisté à ce match le 9 mars, commencé cette note le 15 mars et enfin j'ai un peu de temps pour le finir!)

Il y a les matchs de hockey et il y a des matchs auxquels les Canadiens de Montréal participent. Là, il s'agit d'une compétition de mon équipe préféré. L'un des premiers équipes de la ligue qui fait partie du patrimoine canadien, qui a produit de nombreuses étoiles, voire légendes. Notre tricolore, c'est le maillot des Canadiens. Tous les autres équipes, on les aiment avec la tête. Mais Montréal, on aime avec le coeur.

Quand on aime avec le coeur, on apporte du Domaine Marquis d'Angerville Volnay Caillerets 1er Cru (2005) au match. Un vin digne d'un tel amour. On l'a savouré avec le sommelier du restaurant au stade qui est aussi mon compatriote.

Même la jeune américaine a chanté O Canada correctement avant le match et avec une révérence peu présent aux matchs en californie. Comme elle s'est rendue compte de la grande tradition de cette franchise qui fêtera ses 100 ans l'année prochaine.

Même l'entraineur-chef de l'équipe portait un costume noir, une belle chemise et une cravate - le portrait d'un homme sportif et élégant ce Guy Carbonneau. 

Même nous avons étés accompagnés par deux hommes oenophiles et grands connaisseurs de hockey. On pouvait parler des années glorieuses où les Habitants canadiens ont remporté le Stanley Cup.

Même l'équipe d'Anaheim n'a pas osé commencer une seule bagarre, sachant que cela aurait été une tactique suicidaire.

La défaite de mon équipe bien-aimé n'a pas provoqué une crise chez moi.

C'est le Volnay qui m'a sauvée.


dimanche, mars 09, 2008

Le vin et le hockey (2)

Périodiquement, j'assiste aux matches de hockey en compagnie de mon caviste, qui est fana, et de ses clients. Lundi soir, on a été invité au match entre Anaheim et Ottawa et on a décidé de faire une petite dégustation de bordeaux à l'arène. Normalement, il est interdit d'apporter les bouteilles au stade mais on se donnait rendez-vous au restaurant qui est reservé aux membres du club possédant certains billets de saison. Ainsi, on pouvait tenter entrer avec le vin.

Bien sûr nous avons été arrêté par les gardes à la porte mais nous avons expliqué très poliment ce qu'on allait faire et ils ont bien compris la gravité de notre mission.

- D'accord, a dit le plus grand, mais vous ne pouvez pas porter les verres dehors le resto.

Avant le commencement du match, on a goûté quelques vins du millésime 2005:

Château Cos Labory(Saint Estèphe)
Château d'Armailhac (Pauillac)
Château Saint Pierre (Saint Julien)
Château Prieure-Lichine (Margaux)

On était six à la table et les autres voulaient apprendre davantage sur le vin français. Moi, j'avais envie d'essayer le Cos Labory et le Prieure-Lichine, que je n'avais jamais goûté et ils sont bons. En plus, je voulais confirmer mon appréciation de Saint Pierre car je n'avais pas encore essayé le 2005.

Le match a commencé et nous avions envie de le voir mais il nous restait du vin. Dilemme. Les verres sont interdits mais les verres en plastiques, c'est autre chose ! Si vous n'avez jamais bu du margaux en verre plastique, il n'est pas si mauvais. C'est mieux que boire de la bière, en tout cas.

Ottawa a perdu le match mais notre copain est devenu le coach après que son patron a été banni pour un comportement indigne d'un sportif. Après le match, aux vestiaires, nous l'a taquiné pour ses 15 minutes de gloire internationale.

jeudi, février 28, 2008

Vendredis du Vin 11

Après avoir raté les deux dernières éditions de Vendredis du Vin, je reprends le travail. Aujourd'hui, les vins ibériques sont sur le programme, et je remercie le président du mois, François Bruschet, d'avoir choisi ce thème car je voudrais élargir mes horizons oenologiques.

Il nous faut une invitée spéciale pour donner le ton. Je vous présente la seule et unique: Blabla de Nana.



2003 Valduero Crianza - Ribera del Duero ($21,95)

Ribera del Duero est située à 100 kilomètres au nord de Madrid où l'hiver est presque aussi dur qu'au Canada et l'été est aride comme dans le Mojave. Il y a une longue tradition de viticulture à Ribera datant du 13ème siècle. Le tempranillo est le cépage le plus important dans cette région mais on trouve aussi le cabernet sauvignon, le merlot, le malbec, le gamacha tinta et l'albillo.

Connaissant absolument rien sur le vin espagnol, je suis allée à pas de loup chez mon caviste, ne voulant aucun conseil, esperant de tomber par hasard sur une bouteille intéressante. J'ai découvert qu'il n'avait pas du tout prévu cette édition de VdV car sa selection des vins espagnols était, disons, modeste.

Puisque j'avais acheté du Gevrey-Chambertin la semaine dernière, le prix du 2003 Valduero Crianza m'a énormément attiré.

Ce vin est issu à 100% du cépage tempranillo. Sa robe rouge-violet est intense et en la voyant, j'attendais un vin fort comme un taureau. Le nez est un mélange agréable de vanille, de cassis et d'épices. L'attaque n'est pas surprenant, le vin est consistant et très tannique. Je l'ai laissé un peu et avec plus d'aération, il était mieux, et j'ai l'impression que ce vin s'améliore avec l'âge.

samedi, février 09, 2008

Girl Wonder

Après seulement deux verres de champagne, elle devient très agile ! Et vous ? Comment les bulles vous aident ?

Il était une fois, elles m'ont aidée.

Un dimanche après-midi en mai 2004, j'étais dans une brasserie à Paris en compagnie de deux copains français qui aimaient prolonger le brunch jusqu'au soir en buvant et en fumant des cigarettes comme ils ne seront plus là le lendemain. Malgré cette toxicomanie dominicale, ils étaient suffisament lucides de mener une conversation avec moi et avec d'autres clients habituels à quelques mètres de notre table.

Un couple américain s'est installé à côté de nous, lui - avocat, elle - ancienne belle-du-sud, un duo soixantenaire qui s'attachaient vite à mes amis autour des verres d'un spiritueux blanc. Il faut préciser que je ne buvais pas à ce moment là.

C'était la folie. On a bien rigolé ensemble. Cette journée reste un bon souvenir de Paris. On a beaucoup parlé de la ville et j'ai rempli un sondage que Delanoë avait envoyé aux domiciles parisiens. En tant qu'urbaniste, je me sentais plus compétente pour répondre aux questions de l'avenir de la ville que mon copain banquier.

L'américaine m'a demandé s'il y avait quelque chose que je n'avais pas encore fait à Paris et que j'aimerais faire.

- Conduire une voiture. Je n'ai jamais conduit ici.

- Parfait ! mon copain a crié jusqu'au continent bordier, car on va voir des amis dans le 16ème et j'ai trop bu pour conduire !

L'idée de conduire m'a tentée d'un côté mais j'avais un peu peur. Ce n'est pas logique puisque je conduisais depuis 20 ans mais on entend parler des chauffards parisiens, le manque de respect pour les voies, et cetera.

Il m'a fallu une forte dose de courage car je n'ai qu'un image dans la tête - la Place de l'Étoile - la capitale de la mort.

J'ai commandé une coupe de champagne que j'ai rapidement bu.

- Ok. Roulons coule.

Mon navigateur arrosé m'a donné les clés. Juste pour me déranger encore plus, il a mis la musique à tue tête et il a chanté. Bach. La passion selon Saint Mathieu. Je vous jure. En allemand. Sauf il ne parle pas allemand et c'est assez agaçant quand je conduis pour la première fois et la Place de la Concorde s'approche.

Je n'avais pas pensé à cette place qui est décidemment bien conçu pour la circulation dangereuse. Ayant une voiture grosse on a avancé sans problème.

Étant donné l'état de mon co-pilote, j'étais moins sûre de trouver le bon rayon à la Place de l'Étoile mais il l'a trouvé et le champagne a commencé d'avoir un bon effet.

- Ouiais ! Tu l'as fait ! Qu'est-ce que tu conduis bien !! a-t-il interrompu son choeur.

Une coupe de champagne devrait accompagner tous les rites de passage.

(photo: [OM] flickr)

lundi, janvier 28, 2008

Ce vigneron n'aime plus ses propres vins


Adam Tolmach est vigneron estimé à Santa Barbara en Californie qui produit le syrah, le pinot noir et le chardonnay. Comme la plupart des vignerons californiens, le style de ses vins étaient très opulent et très alcoolisés (plus de 15% alc/vol). Il a donné le ton dans cette région pendant longtemps voulant plaire à Robert Parker et à lui-même.

Le résultat - il avait arrêté de boire ses propres vins. Il a fait cette confession récemment dans un article de Los Angeles Times. En plus, il a dit que sa propre cave est rempli des vins équilibrés. Des vins français, pour être précise - des bourgognes de Nicolas Potel, Domaine Dujac et Domaine Leroy. Des rhônes de Alain Graillot et Chapoutier. Des Pessac-Leognan pour les bordeaux. Et quelques vins allemands. (Personne n'est parfait).

Il va reduire l'alcool dans ses vins en faisant les vendanges plus tôt. Son objectif - 14%. Perso, je préférais 13% or 13,5%. Mais, bon. Le fait qu'un homme comme Tolmach en parle est déjà un grand pas en avant pour la culture de la vinification en californie.


lundi, janvier 21, 2008

UGCB à Los Angeles

Vendredi après-midi, j'ai appris quelque chose.

Quand la délégation de l'Union des Grands Crus de Bordeaux arrive en Amérique du Nord, se rassemble dans une salle de réception d'un bel hôtel, avec une centaine de vins placés sur des longues tables drapés de blanc, elle peut charmer nos yeux et nos papilles - comme personne d'autre.

Une sélection de vins hallucinante pour une néophyte qui n'a jamais goûté plus de 15 vins pendant une dégustation. Comment m'y prendre pour rester capable de conduire car même si je crache tout, il y a un risque fort que 100 vins provoqueraient une distillation chez moi.

Je tire à la manche du caviste pour lui demander le secret.

- Toi, tu ne goûtes que je te conseille, m'a-t-il dit.

Assez facile, je croyais. Il aurait été assez facile s'il n'y avait pas une soixantaine de vins qu'il m'a absolument fallu selon lui. Malgré ma peur initiale, je me suis débrouillée.

Les vins et les vignerons étaient organisés par appellation. Ils nous avaient donné un petit carnet contenant une liste des vins présents et une page sur chacun pour faire des notes, un verre Riedel et un badge. J'ai rapidement appris que faire des notes serait compliqué parce on restait debout le verre à la main. Mon caviste m'a dit que le but était de savoir si les vins sont bons ou mauvais afin qu'il fasse des réglages à sa commande.

Au commencement, la salle était calme, les professionnels goûtaient poliment, ne parlaient pas trop aux vignerons. Peut-être ils avaient peur de montrer leur enthousiasme car il y a une corrélation directe entre l'enthousiasme et le prix. Pas moi, j'ai donné le coup de pouce à quelques bordelais car, ils l'ont mérité. Mais, les "pros" ne sont pas demeurés blasés pendant longtemps. Après une demi-heure une belle énergie dégageait et tout le monde est devenu souriant.

Sauf un mec qui m'a approché demandant "Qui es-tu ?" avec un accent australien. Vous êtes sur le point de savoir comment émasculer un australien.

- Tu aimes ces vins? m'a-t-il demandé, un peu agressif.
- Bien sûr.
- Tu aimes d'autres vins?
- Oui, j'aime les bourgognes, les vins de la Loire, les rhônes, etc.
- Mais ces vins sont tous français, m'a-t-il dit d'un ton accusant.
- Ben, oui. Mais j'aime aussi quelques vins espagnols et italiens. Mais j'ai une forte préférence pour les vins français.
Et il est devenu un peu vexé.
- Je te parie que je peux te donner un vin australien mieux que n'importe quel vin dans cette salle.
Là, j'ai beau essayé de m'empêcher de rire mais je ne pouvais pas. Donc, j'ai ri. Et j'ai ri encore.
- Je pourrais, a-t-il répeté.
- Te rends-tu compte qui est dans cette salle? ai-je répondu.
Mais il a insisté et je cherchais une phrase pour me débarrasser de ce maniac égocentrique. Il a fallu être aussi arrogante que lui.

- Il n'y a pas un seul bon vin au dessous de l'équator. Pas au Chili. Pas en Argentine. Pas en Afrique du Sud. Et surtout pas en Australie.

Échec et mat. Le roi est mort.

Le 2005 est un millésime exceptionnel. C'était vraiment un plaisir de rencontrer les hommes et les femmes qui font les grands crus. J'ai eu l'occasion de parler un peu aux certains vignerons et je les ai trouvé bien charmants. Très classe.

Quelques vins que j'ai goûté et aimé:

Domaine de Chevalier (Graves) - le blanc est mythique (mon coup de coeur)
Château la Conseillante (Pomerol)
Château Canon (Saint Émilion)
Château Angelus (Saint Émilion) - on n'a pas craché celui-là
Château Canon-La-Gaffelière (Saint Émilion)
Château Pichon-Longueville (Pauillac)
Château Pontet-Canet (Pauillac)
Château Ferrière (Margaux)
Château d'Angludet (Margaux)
Château Langoa Barton (Saint-Julien)
Château Beychevelle (Saint-Julien)



vendredi, janvier 18, 2008

Quand Bordeaux vous demande, on ne peut pas dire non

Aujourd'hui, une grande dégustation de bordeaux a lieu à Los Angeles et j'ai été ravie de recevoir une invitation (merci Hugues !). Donc, pas de travail cet après-midi car les vignerons de l'Union des Grands Crus de Bordeaux sont arrivés pour le premier étape de leur tour d'Amérique du Nord. Je vous donne mes impressions de cet événément très bientôt. Bon week-end !

jeudi, janvier 10, 2008

Domaine des Baumard "Clos du Papillon" Savennières 2004

Savennières
Les appellations françaises portent des noms si délectables qui donnent déjà une ambiance particulière, même avant le débouchage de bouteille.
Clos du Papillon
Le papillon est un symbole d'âme et d'esprit.

Domaine des Baumard "Clos du Papillon" Savennières 2004 ($30)
Du chenin blanc transformé en quelque chose splendide. Ce vin a des arômes de melon et de citron vert. Il est très sec mais ronde et minéral en bouche. Je l'ai bu pendant un dîner où l'homard était le plat principal et ce vin s'est révélé un accord parfait.

Si vous n'arrivez pas à finir la bouteille, elle a une capsule à vis !

dimanche, janvier 06, 2008

Bonne Année 2008

Les vacances de mon blog sont terminées et je vous souhaite une excellente année 2008. Pour bien commencer le nouvel an, faisons un pacte d'aider ceux qui ne connaissent pas ce secret pour une année extraordinaire:

La vie est trop courte pour boire du mauvais vin.

Cela devient même une devise nationale en Angleterre où Ludo a trouvé ce t-shirt. Ludo dessine des teesh cool et vous pouvez visiter son shop "french jacuzzi". Etre bien habillé est aussi le secret du bonheur.

Quant aux vins, chers lecteurs, vous croyez déjà à l'importance de boire du bon vin. En 2008, c'est à vous de montrer le chemin aux personnes qui ont marre de se tromper en achetant du vin décevant ou qui aimeraient diversifier leurs connaissances sur le vin. Partageons nos belles découvertes oenologiques, participions aux dégustations réelles et virtuelles comme Vendredis du Vin, et passons une année inoubliable !