Hier soir, je suis arrivée à l'heure, avec mon porte-feuille cette fois (effectivement, c'est mieux), pour la dégustation de Gevrey-Chambertin et Chambolle-Musigny. Mais le caviste n'était pas là. Lui, qui me harcèle tout le temps d'être à l'heure. Quarante minutes plus tard, il arrive et annonce que Toronto est en train de perdre à Ottawa.
- Whaaaaaaattt ? On t'attends depuis la bonne partie d'une heure et tu regardes un match de hockey au premier étage ?
En punition de ce manque de politesse, on a insisté qu'il nous raconte toutes les informations sur les vins figurant sur le menu. Inévitablement, on est partie dans une digression. Sa jeunesse. Son renonciation à finir un doctorat sur Rainer Maria Rilke parce qu'il s'est rendu compte de l'inutilité d'une telle recherche dans un monde où il faut manger et payer les factures. C'est une pure coïncidence que Lettres à un jeune poète est sur ma table de chevet.
Rilke a un conseil pour nous:
Lisez le moins possible d'ouvrages critiques ou esthétiques. Ce sont, ou bien des produits de l'esprit de chapelle, pétrifiés, privés de sens dans leur durcissement sans vie, ou bien d'habiles jeux verbaux; un jour une opinion y fait loi, un autre jour c'est l'opinion contraire. Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. - Lettres à un jeune poète
À l'instar de lui, je ne vais rien dire sur les vins. Pas de critique. Pas d'éloge. Juste sur l'amour qui m'a poussé d'acheter du 2000 Domaine Bernard Amiot Chambolle-Musigny Les Chatelots.
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